Boulimie de lectures

Publié le par Tane

Boulimie de lectures

Ces derniers mois, une boulimie de lectures (associée à un ordi dont les haut-parleurs ont été noyés par un verre d'eau, donc plus de séries ou presque)...

 

Voici quelques impressions sur les différents bouquins qui me sont passés par les mains :

Boulimie de lectures

Jean Auel, Les enfants de la Terre,

Paris, Omnibus, 2010

 

Présentation (pas de moi) :

Il y a 35 000 ans, une longue période glaciaire s'achève et la Terre commence à se réchauffer. L'homme s'est peu à peu dégagé de la bête et il apparaît à peu près tel qu'il est aujourd'hui. Il connaît l'outil, le feu, le vêtement. Il fabrique des armes pour chasser, aménage des grottes pour s'abriter. Dans le chaos de la nature, il est parvenu à créer un peu d'harmonie.

En ces premiers temps du monde, Ayla, une fillette de cinq ans, échappe à un tremblement de terre et se sort des griffes d'un lion pour se réfugier auprès d'un clan étranger. On l'adopte. Très vite, les gestes et les paroles d'Ayla suscitent l'étonnement et l'inquiétude.

 

Mes impressions :

Une rencontre de l'été dernier m'avait conseillé cette lecture, et je suis finalement tombée sur une grosse édition regroupant dans un premier volume les trois premiers tomes de la saga, puis dans un second volume les deux tomes suivants (il paraît qu'il y a un sixième volume, que je n'ai pas lu).                      

J'ai bien aimé la découverte du monde préhistorique dans les 2 premiers tomes, le personnage principal, la vie au sein de sa tribu puis les événements qui lui arrivent ensuite. C'est assez bien écrit, on découvre plein de plantes et de systèmes D made in Néandertal.

Par contre, je ne conseille pas de lire - comme je l'ai fait - les 5 tomes à la queue-leu-leu. Il y a de grands passages copiés-collés et certains ressorts narratifs finissent par lasser au bout d'un moment... Et puis à partir du tome 3, même pour une fiction, on finit par trouver certains passages sérieusement tirés par les cheveux et par être un peu écoeuré par le côté glauque de certains autres passages. Pour ma part, j'étais tout de même curieuse de ce qui allait arriver aux héros à la fin de leur long voyage, je suis allée au bout, et j'ai été déçue par une fin un peu trop simplette à mon goût...

 

Bref : si on arrête à la fin du deuxième tome, c'est pas si grave. Ces deux-là sont chouettes.

 

 

 

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Jim Fergus, Mille femmes blanches,

Paris, Pocket, 2011.

 

Présentation de l'éditeur :

En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles... L'une d'elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l'agonie de son peuple d'adoption...



Mes impressions :

J'ai beaucoup aimé ce livre. D'abord, parce qu'il m'a fait voyager à travers l'espace et le temps (et comme mes seules sources historiques sur cette époque sont la Petite Maison dans la Prairie et le Docteur Quinn, si ça n'est pas crédible d'un point de vue historique, ben ça ne m'a pas gênée !). Ensuite, parce que la galerie de personnages est intéressante. L'intrigue est bien nouée, et moi, ô grande optimiste devant l'Eternel, j'ai lu tout le bouquin en pensant que ça finirait bien (au moins pour les personnages que j'aimais le plus). Je n'en suis pas ressortie indemne, et la fin... bah on en parlera quand vous l'aurez lu aussi !

En tout cas, ce bouquin-là, je le prête à qui veut mais faudra me le rendre..

 

 

 

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Franck Herbert, Dune,

Paris, Pocket, 2012.

 

J'ai beau vivre avec quelqu'un qui a lu une très grande partie des Asimov, je suis presque vierge en matière de SF (allez, j'ai lu Robots d'Asimov, La planète des singes de Boulle, La tyrannie de l'arc-en-ciel de Fforde et Des fleurs pour Algernon de Keyes - je recommande vivement ce dernier d'ailleurs, je l'ai trouvé bouleversant).

Et il se trouve que le livre phare de ma meilleure amie, c'est Dune et que ça fait 10 ans que je le sais. Hé bien voilà, je m'y suis mise...

 

Présentation de l'éditeur :

Il n'y a pas, dans tout l'Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l'épice de longue vie, née du désert, et que tout l'univers achète à n'importe quel prix. Richesse très convoitée : quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi mystique. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et qui, à la tête des commandos de la mort, changera le cours de l'histoire. Cependant les Révérendes Mères du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique ; elles veulent créer un homme qui concrétisera tous les dons latents de l'espèce. Tout est fécond dans ce royaume, y compris ses défaillances. Le Messie des Fremen est-il déjà né dans l'Empire ?

 

Mes impressions :

Je n'ai pas accroché, ni avec l'univers (j'avais l'impression que l'auteur s'était amusé à faire un patchwork de différents éléments culturels de régions désertiques bien réelles assorties avec tout un imaginaire de l'espace - oh les petits hommes pas verts ! ; bref, j'ai trouvé qu'il ne s'était pas trop foulé point de vue créatif), ni avec les personnages que j'ai trouvé plats, plats, plats...

Alors oui, j'imagine quelques regards assassins lancés derrière vos écrans. J'ai bien compris l'importance de ce bouquin qui était pionner en la matière, et vachement bien fait, et super original à l'époque. Seulement voilà, moi je ne l'ai découvert que maintenant, et je suis pas fan c'est tout. Contente de l'avoir lu parce que c'est un "classique" du genre en quelque sorte, mais en gros, si vous me l'empruntez, vous pouvez le garder...

 

 

 

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Carlos Ruiz Zafon, Marina,

Paris, Robert Lafont, 2011.

 

Présentation de l'éditeur

Interne au pensionnat, Oscar aime faire le mur, errer dans les rue désertes, les pinèdes, les villas d'un quartier laissé à l'abandon. Il suffira d'un chat et d'une montre en or pour qu'il bascule au pays des merveilles. Un royaume hanté par des amours mortes, un savant fou et les fantômes de Gaudi. Une Barcelone de rêve et de cauchemar, de théâtre et de cimetière, souterraine et baroque, d'où seul s'évadera le souvenir de son guide : l'inoubliable Marina...

 

Mes impressions :

Livre choisi avec un a priori très positif puisque j'avais dévoré l'Ombre du vent, du même auteur. Et je n'ai pas été déçue ! J'aime beaucoup cette atmosphère à la fois onirique et inquiétante, la façon dont Barcelone est perçue à travers un regard plein d'imagination et d'une vivacité enfantine (mais attention, un enfant bien bercé près du mur, hein). Et puis, c'est bon pour mon orgueil, j'aime aussi deviner la fin avant la fin. 

Déjà prêté, et ne reviendra pas, mais je le rachèterai sûrement un jour !

 

 

 

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Michel Bussi, Maman a tort,

Paris, Pocket, 2016.

 

Présentation de l'éditeur :

Rien n'est plus éphémère que la mémoire d'un enfant.

Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n'est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit.

Il est le seul. Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l'aide. Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car, déjà, les souvenirs de Malone s'effacent. Ils ne tiennent plus qu'à un fil. Le compte à rebours a commencé.

Qui est vraiment Malone ?

 

Mes impressions :

Mon premier policier (hé oui, il n'est jamais trop tard). Le sujet m'attirait et me faisait peur en même temps, du coup, j'ai demandé à l'Homme de le lire avant moi pour savoir si c'était chochotte-friendly ou si j'allais faire des cauchemars.

Donc, non ça ne fait pas peur. La découverte du fonctionnement de la mémoire d'un enfant en bas-âge m'a bien plu. Et c'est assez fascinant de voir la confrontation entre l'influence des adultes et la perception que peut avoir un enfant de sa propre vie... C'était une bonne occasion de commencer à réfléchir à ce sujet. Ca m'a aussi fait réfléchir à ce que c'est, une maman. 

Pour le côté enquête, c'est plutôt chouette. J'ai bien aimé que ce ne soit pas trop du franchouillard américanisé et malgré la fin un peu trop rapide, l'histoire est bien ficelée.

 

 

 

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Maurice Coyaud, Fourmis sans ombre, Le livre du Haïku, anthologie-promenade,

Paris, Phébus, 1978.

 

Présentation de l'éditeur :

Réédition d'un classique qui enchanta Roland Barthes, où poésie et impertinence cheminent d'un même pas. Les haïkistes nippons, dont Maurice Coyaud a rassemblé ici le plus large florilège, notaient volontiers leurs petits poèmes - trois vers, c'est tout - en marge du récit de leurs randonnées, comme autant de pauses, de points de suspension. M. Coyaud procède à leur manière. Son anthologie n'en est pas vraiment une et c'est tant mieux ; elle prend forme de promenade, de libre divagation à travers le Japon éternel. Ecoutons ces voix qui nous disent que la poésie, même si elle n'est jamais que l'autre nom de l'indicible, ne loge pas au temple que l'on croit : elle suit les chemins vicinaux, dort dans les fossés et chausse les savates de tout le monde. Elle ne cherche rien (puisque chercher est l'un des meilleurs moyens de ne rien trouver), donnant secrètement raison au sage qui nous prévient narquoisement : " Quand vous regardez, contentez-vous de regarder. Si vous réfléchissez, vous mettez déjà hors de la cible. "

 

Mes impressions :

J'ai vu "Haïkus" et je me suis dite : tiens ça pourrait être sympa d'en lire, ça m'est pas arrivé depuis le CM2... Et puis un soir, je l'ouvre et je rale : mais euh ! y a pas que des haïkus, y a des textes entre (ô grande resquilleuse de la lecture !). 

Alors au début, je saute les textes et je ne lis que les haïkus, regroupés par thématiques, soit drôles, soit délicatement poétiques, qui me rafraichissent les yeux et me font voyager au Japon d'il y a fort longtemps à nos jours. Et puis, je lis quelques bout du texte posé là comme une glose... et finalement, arrivée au bout du livre, je le reprends depuis le début. L'éditeur n'a pas menti, l'auteur nous emmène en balade, et c'est une expérience assez chouette de se promener avec lui, pour peu qu'on accepte d'arrêter de vouloir picorer en solitaire ces petits trésors japonais.

 

 

 

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Elizabeth von Arnim, Avril enchanté,

Paris, Salvy, 1990.

 

Présentation de l'éditeur :

Deux jeunes Londoniennes, Mrs. Wilkins et Mrs. Arbuthnot, décident, un jour de pluie trop sale et d'autobus trop bondés, de répondre à une petite annonce du Times proposant un château à louer pour le mois d'avril sur la Riviera.

En cachette de leurs maris, elles cassent leurs tirelires et trouvent deux autres partenaires pour partager les frais du séjour: l'aristocratique et très belle Lady Caroline Dester, qui veut fuir ses trop nombreux soupirants, et la vieille Mrs. Fisher, à la recherche d'un lieu paisible.

Les brillants dialogues, la drôlerie constante des situations et des personnages qui rappellent Noel Coward ou le meilleur Wodehouse, réussissent par une sorte de pudeur à faire presque oublier que ce roman exempt de gravité est aussi un des plus beaux textes que la littérature du XXe siècle ait consacrés à l'Italie.

 

Mes impressions :

Gentillet. A lire entre 2 couches et une tétée à 4h du mat'. Il y a de belles descriptions de jardin (amis des plantes, ça vous enchantera effectivement) mais pour le reste, ça casse pas trois pattes à un canard...

 

 

 

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Michel Pastoureau, Les couleurs de nos souvenirs,

Paris, Seuil, 2010.

 

Présentation de l'éditeur :

Que reste-t-il des couleurs de notre enfance ? Quels souvenirs gardons-nous d'un lapin bleu, d'une robe rouge, d'un vélo jaune ? Ont-ils vraiment revêtu ces couleurs ? Plus Lard, lesquelles associons-nous a nos années d'études, à nos premières amours, à notre vie d'adulte ? Comment la couleur s'inscrit-elle dans le champ de la mémoire ? Comment est-elle capable de la stimuler ? de la transformer ? Ou bien, au contraire, comment est-elle victime de ses caprices ou de ses intermittences ? Pour tenter de répondre à ces questions - et à beaucoup d'autres -, Michel Pastoureau nous propose un journal chromatique s'étendant sur plus d'un demi-siècle (1950-2010). Souvenirs personnels, notations prises sur le vif, propos débridés, digressions savantes ou remarques propres à l'historien : ce livre retrace l'histoire récente des couleurs en France et en Europe. De nombreux champs d'observation sont parcourus ou évoqués : le vocabulaire et les faits de langue, la mode et le vêtement, les objets et les pratiques de la vie quotidienne, les emblèmes et les drapeaux, le sport, la littérature, la peinture, les musées et l'histoire de l'art. Ce journal, tour à tour ludique, poétique et nostalgique, est à la fois celui de l'auteur et celui de nos contemporains. Nous vivons dans un monde de plus en plus coloré où la couleur reste un lieu de mémoire, une source de plaisirs et, plus encore, une invitation au rêve.

 

Mes impressions :

De cet auteur, j'ai déjà lu Noir. Histoire d'une couleur et Le petit livre des couleurs. J'aime ses bouquins, ils se lisent tout facilement, sont remplis de faits et d'anecdotes intéressants. Pastoureau fait preuve d'une grande érudition et pourtant ce qu'il écrit se lit avec la même simplicité que la descente d'un Picon sur une terrasse ensoleillée. J'y apprends toujours quelque chose et je me laisse porter par la passion que voue ce monsieur à la couleur, aux couleurs. Faut dire que, moi aussi, je les aime. Dans ce livre-là, j'ai beaucoup apprécié la mise en évidence par l'exemple de la relation complexe entre notre mémoire et les couleurs... ça donne envie de lire aussi ses autres livres.

 

 

 

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Colleen McCullough, Les quatre filles du révérend Latimer,

Paris, L'Archipel, 2015.

 

Présentation de l'éditeur :

Australie, début du XXe siècle. Les sœurs Latimer sont au nombre de quatre : Edda et Grace, les aînées, sœurs jumelles nées de la première union de leur père, un pasteur dont l’épouse est morte en couches ; Heather et Kitty, des jumelles également, filles de l’ancienne gouvernante du presbytère qui a épousé le révérend en secondes noces.

En 1925, les sœurs âgées de 18 et 19 ans fuient l’austérité du presbytère et l’autorité maternelle pour se former au métier d’infirmière dans l’hôpital de leur ville natale, en Nouvelle-Galles du Sud.

Là, chacune pourra aussi laisser libre cours à ses aspirations personnelles, dont la recherche de l’amour. Mais la Grande Dépression n’est pas loin, qui pourrait balayer bien des rêves d’émancipation dans une société encore très patriarcale…

Une grande fresque sentimentale qui s’attache à la destinée de quatre jeunes femmes énergiques et attachantes.

 

Mes impressions :

Autant j'avais adoré Les oiseaux se cachent pour mourir, du même auteur, autant là c'est assez moyen. Le cadre de l'Australie au début du XXème siècle est chouette, mais l'intrigue est franchement cousue de fil blanc, avec des personnages bien stéréotypés qui manquent cruellement de relief. Et vous vous en doutiez : à la fin, ouh là là, que tout est bien qui finit bien. On aurait pu s'épargner un pareil pavé, si ce n'est que oui, ça repose le cerveau (quand ça n'agace pas avec ses minettes qui cherchent l'amooooooour).

 

 

 

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Albert Camus, Caligula, suivi de Le malentendu,

Paris, Gallimard, 1972.

 

Extrait de Caligula:

 Caligula : C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter.

Hélicon : Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus ?

Caligula : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux.

Hélicon : Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner.

Caligula : Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité !

 

Résumé de Le malentendu :

Rêvant de faire fortune et d'aller vivre au soleil, Martha et sa mère assassinent pour les dépouiller les clients de leur auberge.

Le frère de Martha, parti depuis vingt ans et revenu incognito, sera leur dernière victime : quand elles découvrent qui elles ont tué, les deux femmes se suicident. D'un malentendu, Camus a fait le sujet d'une " tragédie moderne ". Le malheur y vient moins de l'aveuglement, propre aux tragiques grecs, que d'une éperdue volonté de bonheur soutenue par une énergie capable d'aller au crime. Déjà mise au jour par Le Mythe de Sisyphe, l'absurdité de la condition humaine donne au Malentendu d'étranges résonances, moins proches des tragédies d'Eschyle, parfois, que du théâtre d'Ionesco.

 

Mes impressions :

Le théâtre, faut aimer lire ça. Moi j'aime bien de temps à autre. Caligula, je suis très vite rentrée dedans. Cette façon de dérouler l'histoire, à travers les seuls mots utilisés par les personnages sans pouvoir vraiment rentrer dans les rouages de leur pensée sinon à travers l'imagination, c'était parfait pour décrire ce paroxysme de folie et cet absurde d'une si belle cruauté qu'incarnait le personnage de Caligula. 

Quant au malentendu, c'est prenant. Ca se lit d'une traite et ça vaut le coup.

 

 

 

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Eglantine Emeyé, Le voleur de brosses à dents,

Paris, Robert Laffont, 2015.

 

Présentation de l'éditeur :

« Un jour, j'en ai eu assez. Mille fois, j'en ai eu assez. Assez de toi, Samy, assez de tous qui ne comprennent rien, de la société qui ne fait rien. Assez.

Et puis mille fois, j'ai espéré, mille fois, j'ai ri et pleuré avec toi, mille fois, je t'ai serré dans mes bras.

Alors j'ai écrit ce livre pour toi, mon petit bonhomme si différent, pour moi, et pour ton frère, afin qu'il n'oublie pas tous ces fous rires qui émaillent notre drôle de vie aussi.

J'ai écrit ce livre pour toutes ces familles dont personne ne voit le désarroi, pour témoigner de notre quotidien durant ces dix ans, déjà.

J'ai écrit ce livre en n'épargnant personne parce que personne ne nous épargne.

C'est l'histoire de notre combat, c'est l'histoire de notre amour. Un amour que j'ai cru à sens unique. Tu me prouves aujourd'hui le contraire. »

 

Récit intime d'une jeune femme, d'une jeune mère confrontée au quotidien du handicap, mais aussi témoignage sans fard sur un fait de société qu'on occulte : impossible de rester indifférent au cri d'amour de cette maman qui pourrait être nous.

 

Mes impressions :

Ce témoignage se lit d'une traite, parfois drôle, parfois dérangeant... Une histoire bouleversante, car je n'ai pas pu m'empêcher de penser à cette loterie qu'est l'arrivée d'un enfant et au fait que parfois, tout ne se passe pas comme prévu, et qu'il faut y faire face. Eglantine Eméyé a affronté les épreuves à sa façon, qu'elle nous livre dans ce récit très personnel. J'en ressors à la fois admirative et - il faut bien l'avouer - reconnaissante de ne pas avoir eu de si grandes difficultés à affronter avec mes propres enfants. Ce que j'en retiens, c'est que dans l'adversité, on se découvre des ressources qui dépassent tout ce que l'on aurait pu imaginer et que l'espoir et l'amour d'un parent peuvent soulever des montagnes même quand le dénouement ne ressemble pas au "happy end" des films.

 

 

 

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Victor Hugo, Bug-Jargal,

Paris, Le livre de poche, 2016.

 

Présentation :

1791 : en France, la Révolution fait rage, et ses remous s'en viennent jusqu'à secouer les plus lointaines possessions françaises.

A des milliers de kilomètres de la Métropole, Saint Domingue, île fortunée à la beauté enchanteresse, est déchirée par les luttes que se livrent colons blancs, qui possèdent le pouvoir, et mulâtres qui réclament l'égalité des droits avec les Français. Etrangers, en apparence, au conflit, des milliers d'esclaves noirs subissent coups et tortures, tel un bétail que l'on mène au fouet.

Cependant la révolte gronde sourdement. On murmure le soir dans les cases le nom d'un chef mystérieux, Bug-Jargal. Courageux, généreux, aussi fort que brave, Bug-Jargal n'a qu'une faiblesse : il est amoureux de la jeune Marie, promise à Léopold d'Averney.

Mais le jour où le mariage des deux jeunes gens doit être célébré éclate la révolte noire...

Ce roman historique que le jeune Hugo écrivit, pour l'essentiel, en quinze jours, à 16 ans, est présenté ici dans ses deux versions. Première preuve du génie romanesque de l'auteur des Misérables. Il est accompagné d'un dossier historique sur les problèmes, toujours d'actualité, de l'esclavage et de l'émancipation des Noirs.

 

Mes impressions :

Mon premier Hugo (oui, à part les poésies qu'on nous avait fait apprendre à l'école, j'ai jamais eu le courage de me lancer dans Les Misérables par exemple). Pour qui ne connaît pas l'histoire d'Haïti (comme moi), c'est un bouquin intéressant pour découvrir le lieu et le moment de son émancipation. Cela dit, le héro me paraît insignifiant, sa gonzesse fait pâtisserie et seul le personnage de Bug-Jargal sort du lot, mais du coup, il a l'air caricaturé tellement que c'est un homme exceptionnel. Et puis c'est un petit livre, arrivée à la moitié, je me demandais quand ça allait vraiment commencer... je l'ai refermé sans avoir eu cette impression.

 

 

 

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Paul Watzlawick, Faites vous-mêmes votre malheur,

Paris, Seuil, 2014.

 

Présentation de l'éditeur :

Apprivoiser son malheur est le premier pas vers la joie : le célèbre psychologue Paul Watzlawick, membre fondateur de l’École de Palo Alto, nous apprend pas à pas à nous réconcilier avec nos névroses les plus banales. Cette étude à l’humour railleur, sous forme de manuel parodique, s’appuie sur des exemples littéraires, philosophiques et historiques. Et révèle au lecteur qu’il tient le bonheur entre ses mains.

 

Mes impressions :

Tout petit bouquin qui se lit en quelques heures, parfaitement adapté pour squatter les toilettes ! Si la démonstration n'est pas transcendante, l'humour un peu - beaucoup - cynique de l'auteur nous fait tout de même passer un bon petit moment de lecture détente.

 

 

 

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Antoine Leiris, Vous n'aurez pas ma haine,

Paris, Fayard, 2016.

 

Présentation de l'éditeur :

Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume.

À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment,

malgré tout, la vie doit continuer.

C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre. Un témoignage bouleversant.

 

Mes impressions :

J'étais pas du tout motivée pour lire ce livre, mon maître de stage me l'avait prêté et je l'ai laissé traîner jusqu'à ce que je n'ai vraiment plus rien d'autre à lire. Faut dire que l'actualité, surtout celle-là, entourée de psychose et d'intolérance, ne m'attire pas et que je m'attendais à un truc larmoyant et pas constructif.

J'avais bien tort. Ce petit livre qui se lit en quelques heures est un joli témoignage. On ne peut pas s'empêcher de se mettre à la place de l'auteur qui décrit en toute simplicité les événements qui ont suivi la perte de sa femme. Centré sur des faits et des émotions bien ancrés dans une réalité particulière, on évite de généraliser, on se laisse toucher et on est heureux de finir sa lecture sur une note d'espoir et d'humanité.

 

 

 

Boulimie de lectures

Kenneth Cook, Le Koala tueur, et autres histoires du Bush,

Paris, Le Livre de poche, 2011.

 

Présentation de l'éditeur :

Avec ses redoutables crocodiles, ses koalas féroces et ses cochons sauvages assoiffés de sang, l'impitoyable bush australien reste un territoire indompté. Et ce n'est pas Kenneth Cook qui aurait pu l’apprivoiser ! Cook a réuni, peu avant sa disparition, ces histoires courtes toutes plus hilarantes les unes que les autres, inspirées par ses tribulations à travers l'Australie. D'après lui, chacune de ces quinze rencontres avec la faune sauvage s'est déroulée comme il le raconte ici, même si elles paraissent incroyables. Dépaysement garanti, dans un grand éclat de rire.

 

Mes impressions :

Un recueil de nouvelles dont certaines sont vraiment très drôles, ça faisait longtemps que j'avais pas eu de fou rire en lisant. Un grand merci à l'auteur de nous partager ses mésaventures australiennes, c'est frais, dépaysant et ça fait du bien !

 

 

 

Boulimie de lectures

Tomas Tranströmer, Baltiques, OEuvres complètes, 1954-2004,

Paris, Gallimard, 2004.

 

 

Présentation de l'éditeur :

C'est avec une perception aiguë, méticuleuse, que Tomas Tranströmer parcourt la zone limitrophe des terres habitées, comme si cette étendue en marge s'apparentait à un réservoir de visions simples suscitées au bord du réel. Les livres qu'il publie depuis 1954 suggèrent une quête obstinée, accomplie sans emphase et pas à pas, qui affronte l'opacité des signes, l'irréductibilité des choses, l'ombre des actes. Une tension singulière se développe qui souligne le doute, l'ironie, mais aussi l'ampleur du dessein. En fait, si Tranströmer se veut en route, sa recherche progresse humblement, en conscience et sans brûler les étapes de l'énigme. Sa tâche, c'est d'inventer une langue où transcrire toutes les bribes du présent.
Qu'il évoque des terres familières, des horizons lointains ou des séquences historiques, Tranströmer se livre à des travaux d'approche qui suggèrent plus la déroute que le but. Souvent inscrits entre rêve suspendu et terreur redoublée, ses textes sont peuplés d'anonymes fugaces, renaissants, pareils aux figures sans visage et sans âge d'une sombre allégorie.

 

Mes impressions :

Un peu de poésie n'a jamais fait de mal, même si ce n'est clairement pas mon genre préféré et que, hormis Rimbaud, Prévert, Eluard et Aragon, j'y suis relativement hermétique...

En toute honnêteté, si j'avais lu la 4ème de couverture, je n'aurais jamais emprunté ce bouquin (piocher sans regarder dans la médiathèque qui ne classe pas ses livres par genre, c'est parfois gonflant mais ça permet de sortir de ses sentiers battus aussi).

Alors autant les poèmes où je trouve les mots "lampe à pétrole", "industrie" ou "gazole", spontanément, je les saute ; autant ceux qui disent quelque chose de la nature et des parfums du Nord ont quelque chose qui me charme. Par exemple, l'un de ceux que j'ai préféré qui s'appelle "l'arbre et le firmament"...

 

 

Boulimie de lectures

Kurt Vonnegut, Le berceau du chat,

Paris, Point, 2010.

 

Présentation de l'éditeur :

En 1963, le journaliste Jonas entreprend d'écrire un livre sur Hiroshima et la bombe atomique. Ses recherches l'amènent à s'intéresser à l'un des pères de la bombe, le Dr Hoeniker, par ailleurs inventeur d'un produit appelé " Glace-9 " qui fait geler l'eau. En retrouvant le fils d'Hoeniker sur une île des Caraïbes, Jonas va passer un séjour étonnant dans une république bananière. L'île est aux mains d'un dictateur, secondé par un déserteur et une sorte de gourou, Bokonon, qui a inventé la religion bokononiste et qui prêche une apocalypse imminente... Véritable réquisitoire contre la bêtise humaine, ce roman picaresque et comique, dans la lignée de la " science-fiction pop " chère à Kurt Vonnegut, met en lumière toute l'absurdité d'un monde aux valeurs contrefaites.

 

Mes impressions :

Un livre étrange, facile à lire et découpé en mini-chapitres comme un petit journal de bord d'un mec qui s'est embarqué dans une histoire de fou et qui nous raconte ça tout naturellement. L'ensemble est assez marrant et si on est un peu fou aussi, il peut donner un peu de grain à moudre parce que - pour l'impression que j'en ai eu en tout cas - ce sont les choses les plus absurdes qui sont finalement les plus cohérentes.

 

 

 

Boulimie de lectures

André Gide, La symphonie pastorale,

Paris, Gallimard, 1972.

 

Présentation de l'éditeur :

«[...] je n'ai point encore dit l'immense plaisir que Gertrude avait pris à ce concert de Neuchâtel. On y jouait précisément La symphonie pastorale. Je dis "précisément" car il n'est, on le comprend aisément, pas une œuvre que j'eusse pu davantage souhaiter de lui faire entendre. Longtemps après que nous eûmes quitté la salle de concert, Gertrude resta encore silencieuse et comme noyée dans l'extase.- Est-ce que vraiment ce que vous voyez est aussi beau que cela ? dit-elle enfin. [...]- Ceux qui ont des yeux, dis-je enfin, ne connaissent pas leur bonheur.- Mais moi qui n'en ai point, s'écria-t-elle aussitôt, je connais le bonheur d'entendre.»

 

Mes impressions :

Un livre bien écrit mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable... Le coup du vieux pasteur qui s'amourache d'une gamine en détresse qu'il a sauvée bah... ouais, bon, bon...

 

 

 

Boulimie de lectures

Bernard Simiot, Ces messieurs de Saint-Malo,

Paris, Le Livre de poche, 1987.

 

Présentation de l'éditeur :

Seul de tous les petits commerçants de Saint-Malo, Mathieu Carbec, dont les grands-parents vendaient naguère de la chandelle, a eu l'audace d'acheter trois actions de la Compagnie des Indes orientales que vient de fonder Colbert. Ce sera le point de départ d'une grande saga familiale au moment où la bourgeoisie maritime se rue à la conquête des piastres, des charges et des titres nobiliaires. Négociants, armateurs, corsaires ou négriers, les Carbec, parmi tant d'autres, se lanceront sur toutes les mers du globe, sans se soucier de savoir si leurs écus ou leurs fleurons sentent trop les épices ou la traite, la ruse ou la fraude... Le rebondissement de multiples situations, le foisonnement de personnages où se détachent d'admirables portraits de femmes, la présence permanente de l'histoire, font de Ces messieurs de Saint-Malo un grand roman d'aventures et d'amours qui est aussi un grand roman de société.

 

Mes impressions :

J'ai eu beaucoup de mal avec les premier tome, parce que le personnage me semblait juste un prétexte pour raconter l'histoire d'une ville (en m'apprenant un bon gros paquet de vocabulaire spécifique au monde des villes portuaires et de l'époque) et installer la possibilité d'une descendance pour les tomes à venir. Heureusement pour moi, à partir du deuxième tome, la descendance arrive effectivement. Les personnages sont un poil plus fouillés et les intrigues deviennent davantage intéressantes que : alors, gagnera du pognon ou gagnera pas (j'exagère un peu le trait...) ?

Le troisième tome, ça va aussi. Le côté international avec une partie de la famille française, une partie américaine et un cousin allemand au début du XXème, ça rajoute un peu de sel. Néanmoins, j'ai pas lu les autres tomes (quand Bernard Simiot est décédé, c'est son fils qui a poursuivi la saga).

 

 

 

Boulimie de lectures

David Safier, Le fabuleux destin d'une vache qui ne voulait pas finir en steak haché,

Paris, Les presses de la Cité, 2014.

 

Présentation de l'éditeur :

Décidément, les taureaux... tous les mêmes ! Lolle est sous le choc : son beau, son fier, son viril Champion la trompe avec cette peste de Susi.

Et comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà la vachette bafouée qui apprend que le fermier a décidé de vendre son troupeau et qu'elle a toutes les chances de finir en steak haché.

Mais il existe, paraît-il, un lointain pays où les vaches sont sacrées. Un pays où Lolle et ses semblables pourraient vivre d'amour et d'herbe fraîche, en toute sérénité. Ce pays, c'est l'Inde.

Des pâturages allemands à l'Ouest américain, territoire des bisons, jusqu'aux contreforts de l'Himalaya, dans l'antre du yéti, Lolle et ses amis entreprennent un périlleux voyage...

 

Après l'irrésistible Maudit Karma, David Safier prouve, une fois de plus, avec tendresse et humour, qu'il n'a pas son pareil pour épingler les travers de ses congénères et se glisser dans la peau d'un animal. Une comédie réjouissante.

 

Mes impressions :

Du même auteur, j'ai déjà lu Sors de ce corps, William ! (j'ai beaucoup aimé) et Sacrée famille (j'ai trouvé franchement bof).

Là, l'idée est très originale, c'était drôle, et bien reposant. Je conseille pour une lecture qui détend, qui fait voyager un peu et qui nous fait aussi - souvent - sourire au dépend des mâââles. Bon mais dans le fond, on les aime quand même !

Publié dans Lectures

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